Peut-on encore simplement pratiquer le yoga ?

Réflexion autour de la Journée Internationale du Yoga

Le 21 juin, c’est la Journée Internationale du Yoga!

Un événement mondial, souvent accompagné de pratiques collectives, de salutations au soleil en plein air, de sourires, de tapis alignés sous le soleil…

Et aussi, de critiques. Beaucoup de critiques!

Depuis quelques années, les prises de parole autour de cette journée se multiplient : récupération politique, soft power indien, réaffirmation d’une identité hindouiste parfois excluante, contradictions avec les principes de la Constitution indienne... Bref, cette journée n’est pas si « neutre » qu’elle en a l’air.

Et c’est important de le savoir.

Mais parfois, entre les articles fouillés, les dénonciations nécessaires et les analyses post-coloniales, une question me traverse :

Est-ce qu’on peut encore, simplement, pratiquer ?

Pratiquer en conscience, oui. Mais sans se perdre.

Bien sûr, il est essentiel d’être informé. Le yoga n’est pas qu’une série de postures ou une "détox estivale". C’est une tradition ancienne, profondément liée à un contexte culturel, spirituel et politique. La Journée Internationale du Yoga, promue par le gouvernement indien, participe à un projet plus vaste : une stratégie d’influence culturelle.

Alors oui : pratiquer en conscience, c’est aussi connaître ces enjeux. C’est éviter d’être naïf ou naïve ou de consommer le yoga comme une simple marchandise déconnectée de son histoire.

Mais est-ce que cela doit nous empêcher de respirer, bouger, méditer ensemble ce jour-là ?NON.

Lâcher la pression : le yoga, ce n’est pas du militantisme permanent

Il arrive que cette accumulation de discours — aussi légitimes soient-ils — crée une sorte de pression. On ne se sent jamais « assez bien informé(e) », jamais assez aligné(e), jamais assez « pur(e) ».Et pratiquer le yoga devient presque… suspect.

Mais le yoga n’est pas une performance éthique ou intellectuelle.Ce n’est pas un concours de légitimité culturelle.C’est un chemin personnel. Parfois silencieux. Parfois collectif.

Tu veux faire 108 salutations au soleil dans un parc avec des amis ? Fais-le.

Mais ne va pas t'inscrire spécialement à un évènement pour les pratiquer, vas-y entre amis, dans ton jardin, un parc, pratique gratuitement, sincèrement et avec joie.

Le yoga, c’est aussi se foutre un peu la paix

Et si la vraie conscience, c’était de pouvoir pratiquer avec liberté et lucidité ? De savoir ce que l’on célèbre, sans s’en rendre esclave? De ne pas céder aux récupérations, mais de ne pas non plus s’interdire la joie d’un moment partagé....

Alors oui : parlons des dérives, des enjeux géopolitiques, des contradictions. Mais ne laissons pas ces débats nous voler l’essentiel :notre lien intime, vivant, libre avec le yoga.

Ma conclusion

S’informer, oui.

Pratiquer avec conscience, oui.

Mais aussi, se laisser respirer.

Ne pas tout intellectualiser.

Et se rappeler que le yoga, c’est d’abord l’union avec soi, avec les autres, avec le vivant.

Alors bonne pratique à toi. Le 21 juin, ou n’importe quel autre jour de l’année avec ou sans analyse. Mais toujours avec cœur.

Et c'est aussi la fête de la musique alors danse!